Les mouvements "slow" se multiplient un peu à travers le monde, qu'est ce que la "slow" économie et pour qui roule-t-elle ?
Les mouvements « slow » se multiplient un peu plus à travers le monde et touchent divers secteurs avec pour leitmotiv le ralentissement dans un monde où la technologie nous pousse à aller très vite. La slow économie tirée du « made in », vise à remettre l’humain au centre des préoccupations et propose une approche transversale du ralentissement.
Dans notre société où le numérique nous pousse à consommer rapidement, où la désuétude des produits et des hommes s’accélèrent, la lenteur est une valeur qui revient à la mode dans l’économie.
La slow économie : Qu’est-ce que c’est ?
Lancée pour la première fois par Judy Wicks avec le « White Dog Café » à Philadelphie, en 1983, popularisée en 1986 par Carlo Petrini avec la "Slow food" (pour une agriculture moins intensive), la slow économie représente ce désir face à la production de masse, à l’économie liberticide, à la mondialisation, de créer une économie lente basée sur les investissements durables et profitables aussi aux couches défavorisées et vulnérables de la société.
La slow économie évolue chaque jour parce qu’elle replace l’humain au centre de la société et redonne de la valeur au travail. Nous sommes entrés dans l’ère de la slow économie. Deux axes primordiaux entrent dans cette slow économie : le "partage" et la notion de « faire soi-même ».
Les citoyens peuvent se passer des grands laboratoires, car ils savent désormais qu’ils peuvent réaliser eux-mêmes leurs propres outils. D’ailleurs, les composants les plus ingénieux de la révolution numérique sont déjà développés en open source.
La slow économie ou le renversement des paradigmes
À partir des années 80, nous avons assisté en effet à un décrochage de l’économie réelle dû au néolibéralisme qui prêche la dérèglementation des transactions financières, de la fiscalité et des impacts sociaux et environnementaux. Le monde de la finance a besoin que les entreprises accélèrent la production et réduisent les coûts pour produire un rendement financier maximum.
La slow économie, suivant le modèle slow, propose un renversement de paradigme. La finance devrait ainsi se remettre au service de l'entreprise pour créer de la valeur à moyen / long terme. L’économie doit servir la société humaine et réapprendre à vivre en équilibre dynamique avec son environnement naturel au lieu de le détruire de façon suicidaire. Au culte de l’impatience et de la satisfaction immédiate, la slow économie substitue l’économie régénératrice et une renaissance des économies locales.
La slow économie : une économie régénératrice !
Une croyance ancienne était qu’en s’ouvrant à l’international l’économie produirait suffisamment de richesses pour que le local soit à son tour prospère. En effet, en France, les industries ont quelquefois quitté leur région d’origine pour bénéficier de meilleures conditions sociales, fiscales et environnementales ailleurs dans le mëme pays. Mais, d'une part, cela n'a pas fonctionné tout le temps (loin s'en faut), d'autre part le cout environnemental de la livraison n'avait rien à voir avec les produits d'aujourd'hui importés de Chine et d'Inde par exemple ...
La slow économie postule que chacune des régions du monde doit pouvoir se développer et se nourrir en affectant en priorité ses ressources à sa pleine santé, et n’échanger que ce qui est nécessaire au niveau mondial ; en produisant et transformant localement ses produits.
Ce régionalisme économique dont la slow économie fait partie, existe et prospère partout dans le monde, y compris au canada et aux Usa. Il aspire derrière lui un nombre croissant de populations qui, jetées tous les matins sur les routes ou sur les rails des transports en commun, réfléchissent à un autre modèle, plus lent, moins productif mais plus heureux, plus cher pour certaines productions mais plus respectueux pour l'environnement et toujours utile pour le plus grand nombre.